Les familles syriaques - La liturgie arménienne

Roger Akhras et Philippe Sukiasyan

Les familles syriaques :
Roger Akhras

Argumentaire

La liturgie syriaque appartient à la famille antiochienne des liturgies, dont les liturgies byzantine, arménienne, assyro-chaldéenne et maronite forment les autres branches. Fidèle à la tradition d’Antioche, le rite syriaque est tout autant héritier de la tradition d’Édesse. Les Églises orientales qui l’emploient à ce jour sont : 1) l'Église syriaque orthodoxe d’Antioche ; 2) sa consœur l'Église syriaque catholique d'Antioche ; 3) plusieurs Églises basées au sud de l’Inde, issues historiquement de l’Église syro-orthodoxe : notamment l'Église orthodoxe malankare et l’Église catholique syro-malankare.

En introduction, le cours fera découvrir le développement du rite syriaque, ses diversités, ses principales caractéristiques ainsi que ses liens avec l’héritage grec d’Antioche. L’espace et le temps sacrés feront l’objet de deux séances consécutives. S’en suivra un survol des livres liturgiques en usage et les rites liturgiques auxquels ils servent. Enfin, pour toucher à la spiritualité de cette liturgie, une immersion dans les textes est nécessaire. A cette fin, deux rites principaux ont été choisis : la prière eucharistique et la prière quotidienne des heures.

Plan du cours

Séance 1 : Introduction générale : origines et caractéristiques du rite syriaque d’Antioche
Séance 2 : Le symbolisme de l’espace liturgique, des vêtements et des objets sacrés.
Séance 3 : L’année liturgique à travers l’étude des lectionnaires
Séance 4 : Les livres liturgiques
Séance 5 : L’anaphore de Jacques frère du Seigneur
Séance 6 : Le bréviaire hebdomadaire (Šhimo)

Pédagogie et méthodologie

Bibliographie

Baumstark, Anton, et Bernard Botte. Liturgie comparée : Collection Irenikon. Editions de Chevetogne, 1953.

Habil, Menzer. “La théologie du Salut selon le cycle hebdomadaire syro-antiochien. Étude historique et théologique.” Thèse de doctorat en Histoire des religions et Anthropologie religieuse, Université Paris-Sorbonne ‒ Paris IV, 2014.

King‬‏, Archdale Arthur‬‏. Liturgie d’Antioche : le rite syrien, le rite chaldéen. Introduction par Irénée-Henri Dalmais, France : Mame, 1967.‬‬‬‬

Rahmani, Ignace Ephrem II. Les Liturgies Orientales et Occidentales : Étudiées séparément et comparées entre elles. Beyrouth : Imprimerie Patriarcale Syrienne, 1929.

Varghese, Baby. West Syrian Liturgical Theology. Aldershot: Ashgate, 2004.

Validation

Travail écrit. Résumé et analyse critique d’un article scientifique proposé par l’enseignant.

La liturgie arménienne :

Philippe Sukiasyan

Argumentaire

Fondée par les Apôtres Thadée et Barthélémy, organisée par Saint Grégoire l’Illuminateur en début du IV-ème siècle, l’Église d’Arménie est un exemple achevé d’inculturation puisque la conversion du peuple arménien a fait de lui un « peuple nouveau », au sens théologique, et un « nouveau peuple », au sens anthropologique du terme. A partir de l’adoption du Christianisme comme religion d’État en 301, la foi chrétienne a constitué la pierre de fondement de cette nouvelle identité. Le philologue et historien Jean-Pierre Mahé décrit cette métamorphose de la nation arménienne par ces mots :

« En échange des fables auxquelles ils renonçaient, les nouveaux convertis recevaient la Bible dans leur langue nationale, c’est à dire la vérité sur l’origine des hommes et, par conséquent, sur leur propre origine. En adhérant au Christ, les Arméniens sont devenus le Peuple de Dieu. Ils ont échangé la mémoire mythologique de leurs ancêtres contre les annales véridiques de la Foi. Ainsi donc leurs vrais pères spirituels ne sont plus les héros des chants païens, désormais prohibés, mais ceux de l’histoire sainte, les patriarches et les prophète ».

L’une des expressions de cette nouvelle identité est le riche « Rite Arménien » né des traditions de Jérusalem et de Cappadoce et enrichi au Moyen-Âge par quelques apports de l’Église d’Occident. Propre aux Arméniens, ce rite est commun aux fidèles des Église apostolique [orthodoxe] et catholique arméniennes. Toujours célébré en arménien classique [le Krapar] il est le témoin immuable de l’héritage de l’Église primitive et de la vocation de Martyr de l’Église d’Arménie. Je vous invite à le découvrir lors de six séances.

Plan du cours

1- Le rite arménien, ses origines, son histoire et son présent.
2- L’espace liturgique, les vêtements sacerdotaux, les livres liturgiques.
3- L’année liturgique et les 5 « fêtes des Tabernacles ».
4- L’office des femmes Myrophores et la Divine liturgie.
5- Les sacrements et les « petits rituels » (Bénédiction de l’agape, Rogations, Bénédiction des foyers et Bénédiction du raisin).
6- L’office de l’Arévakal (Venue du Soleil) et l’œuvre liturgique de Saint Nersès Chnorhali.

Ce dernier cours sera dédié au 800ème anniversaire de la mort de ce saint Patriarche (1102- 1173), un grand pasteur de l’Église d’Arménie et une figure du dialogue entre les Églises.

Pédagogie et méthodologie

Bibliographie

• Krikor Beledian, LES ARMENIENS, Collection « Fils d’Abraham », Éditions Brepols, 1994.

• Raymond Janin, LES EGLISES ORIENTALES ET LES RITES ORIENTAUX, Letouzey et Ané, 1997 (5ème édition).

• Charles Renoux, INITIATION CHRETIENNE. Tome 1, rituels arméniens du baptême, éditions du Cerf 1997.

• Charles Renoux, UNE INFLUENCE DU RITE BYZANTIN SUR LA LITURGIE ARMENIENNE : UN PENTECOSTAIRE ARMENIEN, Éditions de la Sorbonne, 1996.

• Charles Renoux, « Les fêtes et les saints de l’Église arménienne de N. Adontz », REVUE DES ETUDES ARMENIENNES, 14 (1980)

• Romaric Thomas, LA DIVINE LITURGIE DU SAINT SACRIFICE SELON LE RITE DE L'EGLISE APOSTOLIQUE ARMENIENNE (édition bilingue français/arménien, Éditions Les Trois Saints Hiérarques, Lyon 2016.

Validation

Travail écrit. Résumé et analyse critique d’un article scientifique proposé par l’enseignant.