GÉOPOLITIQUE 

La fabrique des identités : chrétiens d’Orient et  nationalismes    

Avec Antoine Fleyfel 


Argumentaire 

 Depuis le XIXe siècle, les identités des chrétiens d’Orient se forment dans un contexte de grands bouleversements. Ces identités ne sont pas des évidences. Elles sont le fruit de constructions, influencées par des récits nationaux, des idéologies, des projets politiques. Des savants orientalistes, des intellectuels locaux, des religieux, des responsables politiques ont contribué à leur élaboration. Le nationalisme arabe, les récits sur les origines coptes, phéniciennes ou assyriennes, les idéaux panarabes ou territoriaux, tous ont modelé les appartenances.

Ces identités se sont construites, parfois affirmées, parfois effondrées, toujours en dialogue ou en tension avec le monde environnant. Elles continuent de se reconfigurer aujourd’hui, dans un contexte de crise pour nombre d’Églises orientales. Comprendre leur nature, leur histoire et leurs enjeux permet aussi d’éclairer les questionnements identitaires actuels.  


Plan du cours

1er axe : Il traite en un premier temps de la naissance du nationalisme arabe, conséquence de la Nahda (Renaissance arabe) au XIXe siècle. Ce nationalisme, qui vise l’affranchissement de la tutelle ottomane, entre en collusion par la suite avec un autre nationalisme arrivant d’Europe, le sionisme. Les chrétiens d’Orient jouent un rôle majeur dans ce processus.   

2e axe : Souvent en réaction au nationalisme arabe qui prend différentes formes, les chrétiens d’Orient sont actifs pour la constitution de nationalismes alternatifs : le nationalisme libanais exultant le passé phénicien, le nationalisme copte magnifiant le passé pharaonique, et le nationalisme assyrien exhumant le riche passé de la Mésopotamie. Dans cet axe, il convient de mentionner un nationalisme arménien au Proche-Orient, ayant ses problématiques propres.

3e axe : La contribution de chrétiens à la construction de deux nationalismes qui dépassent la question confessionnelle et fondent le lien des citoyens, non dans la religion, mais dans la nation. Sur ce plan, il convient de mentionner le Parti national syrien fondé par le Libanais grec-orthodoxe Antoun Saadé, et le Parti Baath, co-fondé par le Syrien grec-orthodoxe Michel Aflak.

 4e axe : Il y est traité des nationalismes religieux à travers des courants islamistes, extrémistes ou dits “modérés”. Les actions de Daech et d’Al-Qaïda ont des conséquences de taille sur les chrétiens d’Orient. Quant à l’influence de l’Iran islamiste, elle crée des tensions qui ont un poids conséquent dans la région, et forcément sur ses chrétiens. Cet axe se versera de même sur le nationalisme religieux juif, de plus en plus important en Israël.

Pédagogie et méthodologie 

 Cours magistral où les étudiants sont vivement invités à réagir et à entamer le débat.     

Validation 

Travail écrit sur un sujet préalablement défini avec l’enseignant.

Bibliographie

  • Olivier Da Lage (dir.) : Nationalismes religieux, Moyen-Orient - Paris, L’Harmattan, 2020.

  • Zeev Sternhell : Aux origines d’Israël. Entre nationalisme et socialisme - Paris, Fayard, 1996.

  • Georges Corm : Pensée et politique dans le monde arabe : Contextes historiques et problématiques, XIXe-XXIe siècle - La découverte, Paris, 2015.

  • Henry Laurens : L’Orient arabe : arabisme et islamisme de 1798 à 1945 - Armand Colin, Paris, 2002.

Informations pratiques
(Code Enseignement 25-S2-B13) Crédits : 4   

Calendrier semestre 2

  • Janvier : 22, 29

  • Février : 05, 12, 19

  • Mars : 12, 19, 26

  • Avril : 02, 09, 16

  • Mai : 07

Durée du cours 

 24h (12 séances de 2h)

A distance  

Horaires 

Jeudi 17h30-19h30
 

 

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